Histoire du fût en Bourgogne
L'hisoire de la tonnellerie se confond avec l'histoire du vin. Au XIIIème siècle avant Jésus Christ des peuplades du nord du Danube et des Balkans viennent en Bourgogne. On
les nomme les Celtes, du latin REX. Ce sont des techniciens du bois, du
fer et de métaux précieux. Ils fabriquent de la poterie. 700 à 600
ans avant Jésus-Christ, ils exploitent le minéral de fer et
construisent des chaudrons metalliques. Ils travaillent l'émaillerie et
la poterie. Après avoir creusé le tronc des arbres, pour en faire
des bateaux, les hommes se mirent à cintrer des planches pour
construire la coque des bateaux. La courbure des végétaux ligneux par
le chauffage est découverte. Les Celtes sont les inventeurs de la
clef de voûte. Les constructions Romaines sont faites de pierres
empilées, alors qu'en Gaule on trouve des fours à pain, des conduits de
chauffage, des caves et des voûtes d'églises. Les Celtes de Gaule seront appelés GAULOIS au IIème siècle avant J.C. La langue est le gaélique. Les Gaulois logeaient leurs vins dans des vases de terre. 350
ans avant J.C. les Celtes ont élaboré des récipients de formes arrondies,
étanches et pouvant supporter des efforts (tel que le roulage) et des
charges (l'empilage), qui n'est rien d'autre que le TONNEAU, du nom
latin "dolium" qui veut dire arrondi. Depuis cette époque le tonneau n'a pas ou peu évolué avec les mêmes techniques de fabrication. De génération en génération, les tonneliers en ont conservé le secret.
Depuis cette époque, tous les bateaux étaient jaugés en tonneaux en mesure gauloise qui correspondait à 1 000 Litres.
Après
avoir servi de récipient de transport de liquides, le tonneau servit au
transport des métaux précieux, de poudres, de l'ocre, du souffre, ect.
Il servira également pour contenir des poissons, des olives, des
confitures, de la moutarde, du vinaigre et des cornichons.
L'origine
du fût n'est pas réellement définie, car les Gaulois n'ont pas laissé
d'écrit. Leurs écritures se faisaient sur des tablettes en cire ou en
graisses et étaient facilement détruites à la vue de l'ennemi. Seules
quelques sculptures ont traversé les siècles. La Gaule fut envahie
par les peuples venus d'Afrique, du Danube, de Germanie, mais la
civilisation et le commerce viennent par les voies d'eau. Dès 900
ans avant notre ère, des Phéniciens viennent en barques chargées de
sacs de blé, d'orge et de matériaux de constructions. Des marchands italiens exploitent la passion du vin qu'ont les Gaulois. Sur
les bateaux qui suivent les cours d'eau ou par chariots qui roulent
dans les plaines, ils transportent du vin, dont ils tirent des
bénéfices incroyables, allant jusqu'à troquer une amphore contre un
esclave, en sorte que l'acheteur livre son serviteur pour payer la
boisson. 600 ans avant J.C., les Phénocéens, grecs d'Asie, fondent Marseille. Ils y apportent la vigne et l'olivier. Les colons s'implantent en Provence et dans le Narbonnais vers 137 ans avant J.C.
Varon, Columelle et Pline parlaient d'un grand vase de terre appelé "Cadus", dans lequel on conservait du vin. Les Romains, fabriquaient des petites cuves en bois, nommées Culei. En
51 avant J.C. au siège d'Uxellodunum (aujourd'hui Vayrac dans le lot)
les historiens justifient l'utilisation des tonneaux comme moyen
défensif. Ceux-ci étaient remplis de matières inflammables que César
appela Cupae. Dès l'an 70 de l'ère chrétienne, sous Tibère et
Vespasien, on connaît le tonneau : Cupa (cuve), mais le nom latin
Dolium désignait le tonneau. Les Romains désignaient aussi les grands vases en terre par Dolia. Vers
la fin du siècle d'Auguste, au-delà des Cévennes, les Allobroges de la
région de Vienne, dans la vallée du Rhône, ont sélectionné une espèce
de vigne qui s'acclimata à leur région. Ce cépage "allobrogique" porte
des grains et résiste à la gelée ; ce qui recule de plusieurs centaines
de kilomètres la limite septentrionale de la vigne. Au même moment
dans les plaines d'Aquitaine, vers la région de Gaillac, un autre
cépage "Biturica" fait la fortune de Bordeaux. La progression de la vigne inquiète les Romains. Désormais à Rome, on apprécie le vin gaulois. En
92, l'Empereur Domitien décide la destruction du vignoble gaulois. Il
s'agissait là de protéger le commerce romain devant une Gaule devenue à
son tour puissance viticole. Pline l'Ancien signale l'apparition
dans les régions proches des Alpes d'un singulier récipient conçu
spécialement pour le vin : le tonneau en bois. Il est en usage dans les pays froids, tandis qu'on préfère ailleurs loger le vin dans des vases de terre cuite. Le tonneau devient l'inséparable du vin, de sa fermentation à son transport. Dans les régions où l'on bâtit des caves, il est facile d'entreposer des tonneaux. Dans
les recherches archéologiques, il a été retrouvé des outils de
tonneliers, des sceaux en bois datant de 100 ans avant J.C. En
Bourgogne, ils en fuent retrouvés sur le site d'Alésia datant de 52 ans
avant J.C.
Jusqu'à la guerre de 1914, le tonnelier est le maître de la cave. Il assure la fermentation, soigne le vin, entretient la cave. Après la guerre, le vigneron se sépare du tonnelier et s'occupe lui-même de sa cave. Puis
vers 1950, le transport du vin s'effectue en récipient métallique, puis
le bois fût remplacé par des récipients plus modernes, et enfin, petit
à petit, le vin est tiré en bouteilles, et le tonneau n'a plus l'usage
qu'il connaissait par le passé.
Mais n'en déplaise aux adeptes
du ciment, du fer et du plastique, le bois est indispensable pour la
conservation et le vieillissement du vin et des alcools. Les gazs
carboniques et les éthers volatils qui masquent les arômes du vin
s'évaporent à travers le bois. Une véritable transformation est
constatée sur les vins et les alcools. Après une période plus ou moins
longue, une oxydation lente grâce à la porosité du bois fera perdre au
vin son astringence, sa dureté pour lui donner un velouté, de la
souplesse. Les vins rouges arriveront à une couleur plus chaude, et
perdront leur violacés. Tandis que les vins blancs seront plus clairs.
Les alcools prendront cette belle coloration et ce doux parfum d'ambre.
Ainsi voilà la découvert Gauloise. |